Jules Massenet


Werther | 2004

Opéra

Direction musicale Dominique Trottein
Mise en scène Robert Cantarella
Scénographie, éclairages Philippe Quesne
Costumes Laurence Forbin
Chef de Chant Hélène Blanic
Assistant à la mise en scène Julien Fišera
Construction décors Claude Stephan
Réalisation costumes Lionel Hermouet

Avec Luca Lombardo (Werther), Delphine Haidan (Charlotte), Franck Leguérinel (Albert), Jean-Marie Frémeau (Le bailli), Maud Ryaux (Sophie), Christophe Hudeley (Schmidt), Adrian Arcaro (Johann), Gaëlle Pinheiro (Kätchen), Nicolas Simeha (Brühlman)

Chanteurs de la Maîtrise des Hauts de Seine Geoffroy Boul, Marion De Septenville, Alric Delaporte, Edouard Guillabert, Constance Stracky, Jun Suzuki

Orchestre de Duo / Dijon

L’histoire : Werther voit Charlotte. Il tombe en amour et en meurt. Le sujet : Il n'y a plus de passion ou de douleur dans le titre de l’opéra (le roman de Goethe s’appelait Les Souffrances du jeune Werther) puisque le chant va s’en occuper. Il va faire lever les émotions grâce à la mélodie des mots. Les mots d’amour.

Le théâtre : Massenet était passionné de théâtre. Toute la partition de Werther est agrémentée d’indications pour le jeu qui s’apparentent aux textes de théâtre à jouer. Il se plaignait sans cesse de ce que les chanteurs ne respectent pas ses volontés écrites aussi capitales que la justesse du chant. D’ailleurs, il conseillait à ses élèves de suivre la courbe mélodique des grands acteurs pour entendre l’émotion chantée.

La simplicité de la trame, la référence à l’art théâtral m’ont paru des essences que je savais reconnaître dans mon travail de metteur en scène de théâtre. Le chant entoure et tresse dans cette passion bourgeoise (On songe à Madame Bovary) un acide inquiétant qui dissout les espoirs d’une autre vie, d’un amour fou. Il faut respecter un ordre des choses que l’on n’a pas choisi, et alors la tragédie devient la condition humaine du pauvre Werther. Plutôt mourir que vivre sans elle, comme ça, comme eux.

Cet opéra en apparence rassurant verse alors dans la catégorie des œuvres entêtantes et fondamentales, en décrivant l’état de l’homme pris d’amour à mort. Je suivrai cette terrible simplicité en cherchant un monde des désirs enfantins et de jouets où les pistolets tirent des balles d’acier.
Robert Cantarella