La Réplique

Ménagerie de Verre / Paris
Festival étrange Cargo
les vendredi 8 et samedi 9 avril 2016

Mise en scène Robert Cantarella

Avec Nicolas Maury et des acteurs différents chaque jour

Lumières Philippe Gladieux

Assistant François-Xavier Rouyer

Nicolas Maury attend les candidats sélectionnés dans le cadre d’un appel à audition. Les personnes qui désirent participer au spectacle connaissent les scènes qu’ils et qu’elles choisissent dans une liste proposée et doivent apprendre. Celle ou celui qui arrive donne le titre de la scène qu’il va jouer. Classique ou moderne, de toutes les manières, Nicolas Maury sera « la réplique » car il a apprit les scènes. Les extraits des pièces se jouent dans les conditions minimales que réclame la mise en place dans ce cadre là. Peu d’accessoires et des éléments simples de costumes.

Il y a, disions-nous, deux mémoires profondément distinctes : l’une, fixée dans l’organisme, n’est point autre chose que l’ensemble des mécanismes intelli­gemment montés qui assurent une réplique convenable aux diverses interpel­lations possibles. Elle fait que nous nous adaptons à la situation présente, et que les actions subies par nous se prolongent d’elles-mêmes en réactions tantôt accomplies, tantôt simplement naissantes, mais toujours plus ou moins appro­priées. Habitude plutôt que mémoire, elle joue notre expérience passée, mais n’en évoque pas l’image. L’autre est la mémoire vraie. Coextensive à la con­science, elle retient et aligne à la suite les uns des autres tous nos états au fur et à mesure qu’ils se produisent, laissant à chaque fait sa place et par consé­quent lui marquant sa date, se mouvant bien réellement dans le passé définitif, et non pas, comme la première, dans un présent qui recommence sans cesse.

Henri Bergson, Matière et Mémoire, 1896